Laissez-moi vous raconter une histoire qui, je dois l’avouer, m’a fait rire après coup, mais qui, sur le moment, a donné quelques sueurs froides à son protagoniste, Max, un jeune conducteur fraîchement assuré.
C’était il y a quelques années, quand je travaillais encore comme courtier en assurance auto. Max, 19 ans, débarque dans mon bureau un jour en poussant la porte avec l’assurance (sans mauvais jeu de mots) de quelqu’un qui n’a jamais entendu parler du mot « franchise ». Grand sourire, cheveux en bataille, et les clés de sa vieille Clio qui pendouillaient à son doigt, il me dit : « Je veux une assurance, mais pas trop cher, hein. »
Ah, Max… Il n’avait que trois choses en tête : le prix, le prix, et… le prix. Pas un mot sur les garanties, pas une question sur les franchises. C’était un de ces jeunes qui pensent qu’une assurance, c’est juste un truc qu’on paye « au cas où », mais qui ne sert jamais vraiment. Je lui ai trouvé une offre abordable, mais je lui ai bien expliqué la franchise de 500 euros. À ce moment-là, il a levé un sourcil : « 500 euros ? Mais je suis étudiant, moi, je ne vais pas payer ça ! »
Je lui ai répondu, comme à tous les jeunes conducteurs : « Max, la franchise, c’est comme une participation au bowling. Tu peux jouer tranquille, mais si tu fais tomber la quille, c’est toi qui payes la caution. » Je pensais avoir été clair. Mais Max, lui, n’écoutait déjà plus, occupé à imaginer sa Clio roulant fièrement sur les routes.
Le grand jour… et le grand malheur
Quelques semaines plus tard, je reçois un appel paniqué de Max. « Philippe, il faut que tu m’aides ! Y a un problème avec mon assurance ! »
Je prends un rendez-vous avec lui, et il débarque dans mon bureau, cette fois sans le sourire et avec un pare-chocs attaché par… du ruban adhésif. Je le regarde, interloqué. « Qu’est-ce qui s’est passé ? »
Max me raconte alors son épopée. La veille, alors qu’il partait chercher ses amis pour une soirée, il avait tenté un créneau serré entre deux SUV flambant neufs. « J’ai voulu impressionner tout le monde en montrant que je pouvais me garer en un coup, mais… disons que la Clio n’a pas coopéré. » Résultat : pare-chocs à moitié arraché, feu arrière fissuré, et un bruit étrange chaque fois qu’il tournait le volant.
Le moment où Max découvre ce qu’est une franchise
Après un rapide appel à son assureur, Max découvre qu’il devra payer… 500 euros de franchise. Le choc. « Mais… mais… je pensais que c’était eux qui payaient tout ! » me dit-il, presque en pleurant.
Je lui rappelle notre discussion sur la « caution au bowling ». Il me répond : « Oui, mais là, Philippe, ce n’est pas du bowling, c’est un gouffre financier ! » Je ne pouvais m’empêcher de sourire.
Je lui ai proposé un café, histoire de calmer ses nerfs, et nous avons appelé son assureur ensemble pour régler les détails. Max a compris à la dure que l’assurance, ce n’est pas une baguette magique, et que la franchise, elle, ne disparaît pas par enchantement.
Une leçon bien apprise
Depuis cet épisode, Max est devenu l’évangéliste des franchises auprès de ses amis. Chaque fois qu’il entend quelqu’un choisir une assurance juste parce qu’elle est bon marché, il intervient : « Fais gaffe aux franchises, mec. Je t’assure, ça pique. »
Et sa Clio ? Elle roule toujours. Mais désormais, chaque fois qu’il fait un créneau, Max descend de la voiture pour vérifier l’espace. « Pas question de rajouter 500 euros au tableau ! » plaisante-t-il.
Alors, voilà, chers lecteurs. Si vous êtes un jeune conducteur ou que vous en connaissez un, retenez cette histoire. La franchise n’est pas là pour vous punir, mais pour vous responsabiliser. Et croyez-moi, un peu de prudence au volant, ça vaut bien plus que 500 euros.